mercredi 27 janvier 2010

COMMENT J AI VENDU MON CORPS....





Il veut vendre l'intégralité (enfin presque…) de son corps aux marques. Tom French, 23 ans, étudie le marketing à Toulouse. Il est bien décidé à faire parler de lui « Il y a vraiment la volonté de faire un buzz parce que le corps est un support qui s'y prête. L'idée est de faire réfléchir les gens, d'aller le plus loin possible. » Ce ne serait donc pas l'appât du gain qui motiverait la démarche. Il n'empêche, s'il va au bout du projet, Tom touchera une coquette somme. Aux Etats-Unis, les marques paient jusqu'à 15'000 francs pour un logo. En vendant tout son corps, le français empocherait plusieurs centaines de milliers de francs. Et il a de bonnes chances d'y parvenir! « On a déjà été contactés par une soixantaine de marques. On leur a envoyé un devis. Une vingtaine d'entre-elles ont déjà signé et réservé leur emplacement,» affirme-t-il. Ces marques souhaiteraient garder leur anonymat en attendant la concrétisation du projet. Car Tom French ne se tatouera que lorsque les trois-quarts des espaces seront réserves…

Bluff ou réalité ? Le projet de tatouage intégral semble viable du point de vue commercial. En 2006 un jeune suédois avait tenté l'expérience. Il a finalement renoncé pour des raisons personnelles. Il précise: « le projet est parfaitement réalisable. Dans notre cas, l'intérêt des marques était massif. Nous avons reçu beaucoup d'offres de compagnies multinationales.» Un intérêt publicitaire qui étonne peu. « Les marques aiment les situations limites, celles dont les médias vont parler. La situation limite se situe,ici, dans l'idée où un corps est à vendre. Or depuis l'abolition de l'esclavage au 19ème siècle les corps ne se vendent plus, précise Gianni Haver, sociologue à l'Université de Lausanne. Nous sommes dans une société capitaliste qui ne s'embarrasse pas de louer les corps, pour le travail par exemple. Mais la vente du corps choque. »

Choquer, c'est aussi une constante dans l'art contemporain. Depuis trois ans, le Zürichois Tim Steiner est le support vivant d'une œuvre. Son dos a été tatoué selon les plans d'un artiste belge, puis mis en vente. Tim a touché 80'000 francs : « Mon dos ne m'appartient plus. Un collectionneur allemand d'Hambourg l'a acheté. Il en est le propriétaire, par contrat. Je dois me mettre à sa disposition quatre fois par an pour qu'il puisse me montrer. » L'oeuvre sera encore propriété du collectionneur après la mort du jeune zurichois. En clair, la peau du dos de Tim pourrait être découpée.

La démarche de Tim Steiner, c'est surprenant, n'a pas provoqué de réactions hostiles. « Je m'attendais à des grosses critiques, de la part des milieux catholiques notamment. Cela n'a absolument pas été le cas. Rien. Pourtant, si nous avions fait cela il y a 20 ou 30 ans, cela aurait été un immense scandale !» Nous sommes en 2009. Vendre son corps provoque tout au plus un étonnement poli.

le site de tom french




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire